Cuisine éphémère (mobile et collective)
Participation au Concours Culture Acier 2016 : «Tout s’emboîte».
ConstruirAcier
À quoi sert donc une cuisine?
Le mot « cuisine » désigne un espace adapté au travail, à la discipline et à l’organisation. Un lieu où nous sommes amenés à suivre une gestuelle, à nous mouvoir dans l’espace dans le but d’effectuer des tâches précises et calculées. Tel un laboratoire, chaque mouvement est définit et orchestré selon le déroulé d’une recette. On se déplace d’un plan de travail à un autre. Le mode de circulation d’une cuisine s’inscrit dans ce qui peut être qualifié de « rituel ». Car il n’est, ici, pas seulement question de cuisiner pour se nourrir mais d’étudier la manière dont on l’exécute.
Comment proposer une cuisine où l’esprit collectif rencontre l’acheminement d’étapes individuelles dans la préparation culinaire ?
« Cuisiner », c’est étudier le rapport entre l’occupation de l’espace et l’usage que l’on en fait. Les gestes se veulent minutieux, chirurgicaux mais ils sont aussi signes de recherches dans la découverte culinaire. Tester les différentes matières, couleurs, formes et textures des aliments nous invite à entrer dans un processus de création. On observe alors un séquençage de la cuisine dans les actions et les mouvements. La cuisine se rapporte à une danse effectuée étape par étape. On démarre au sol pour terminer debout. Une gestuelle se met en place, nette et précise.




Je propose une cuisine basée sur le principe de l’expérimentation et de l’évolution. Une cuisine qui se décortique, se décompose et invite à adopter des postures adaptées aux actions qui s’y rapportent. Il s’agit d’une cuisine dont les différents éléments, plans de travail s’éclatent et se complètent. Ainsi nous retrouverons le principe d’évolution et de transition d’un espace à un autre de la cuisine qui s’effectuera par la forme du plan incliné, rappel d’une signalétique qui se veut intuitive.
Ma proposition s’oriente donc sur une cuisine qui vient à la fois concilier le cheminement et le développement de l’individu dans ses actions.
Elle s’inscrit, par ailleurs, dans l’idée de partage qui s’effectue au travers des échanges et de la circulation entre les plans de travail.
Elle se compose de trois plans de travail conciliants cinq actions de la cuisine : la cueillette à même le sol, nettoyer/égoutter en se penchant légèrement en avant, couper/éplucher, cuire/bouillir et enfin, servir/consommer. Les usagers sont invités à se déplacer dans un espace qui, dans un même temps, induit un sens de circulation et s’apparente à une cuisine mais qui ne possède aucunes limites physiques.

